Printemps - Été
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Il existe à Offlanges la confrérie de Sainte-Anne qui perpétue, depuis 1616, une tradition toujours vivante aujourd’hui. Chaque année, un nouveau bâtonnier reçoit de son prédécesseur la statue de Sainte-Anne. C’est par une procession de fidèles et d’anciens bâtonniers qu’il accueille au sein de sa maison, cette statue pour l’année complète. Chaque bâtonnier participe ainsi à une tradition qui fait partie de l’histoire du village et de l’identité de ses habitants. Autrefois, cette fête avait lieu le jour de la Sainte-Anne. Aujourd’hui, elle est reportée au dimanche suivant le 26 juillet.
Tout commence le 25 juillet 1616, la veille même de la fête de Sainte-Anne. Un certain nombre d’habitants, parmi les plus influents du village, se réunirent pour établir entre eux une confrérie en l’honneur de la sainte. Cette date correspond à l’officialisation de la confrérie, ou plutôt, à une nouvelle forme de celle qui était déjà en usage à l’époque. Il existait des prieurs de Sainte-Anne longtemps avant le premier bâtonnier. Cet acte fondateur est rapporté dans le livre de la confrérie. Le premier bâtonnier, désigné par tirage au sort, porte le nom de Jean Berginet.
Rappelons qu’au début du XVIIe siècle, la Franche-Comté n’est pas rattachée à la France et qu'elle est une province indépendante administrée par le parlement de Dole.
En France, le culte de sainte Anne prit un accroissement considérable pendant tout le XVIIe siècle. En 1638, la reine de France, Anne d’Autriche, obtient du pape Urbain VIII l’érection d’une confrérie royale de Sainte-Anne « en sa chapelle près d’Auray », en Bretagne, ainsi que de nombreuses indulgences et privilèges.
Ce qui avait été accordé à la confrérie royale de Sainte-Anne d’Auray, l’humble confraternité d’Offlanges osa à son tour le solliciter au pape Alexandre VII, par l’entremise de Pierre Guillaume, curé de Brans. C’est ainsi que le 18 septembre 1662, une bulle pontificale accorda les mêmes indulgences et privilèges qu’avait concédés Urbain VIII à celle d’Auray.
Durant ces siècles d’existence, la transmission de cette tradition ne fut pas toujours facile. Le livre de la confrérie nous donne des indices sur les périodes difficiles qui ont marqué la vie des habitants d’Offlanges. Par exemple, en 1652, la confrérie n’est plus composée que de deux membres. La guerre de dix ans (1634 - 1644), la peste (1636) et la famine ont dévasté la région. On estime que les deux tiers des Francs-comtois sont morts. Offlanges n’a bien sûr pas échappé à la règle. Les hommes importants dont les noms étaient mentionnés lors de la création de la chapelle de sainte Anne en 1629, ne sont plus. Pour la plupart même, leur famille a complètement disparu et l’on n’en retrouvera plus jamais trace dans le livre de la confrérie.
La période de la Révolution française est marquée par un nombre moins important de bâtonniers, mais la transmission semble toujours avoir été assurée. Une lecture savante et attentive du registre de la confrérie pourrait nous donner d’autres éléments importants bien que cet ouvrage ne soit à la base qu’un livre de compte. Pour les périodes anciennes, en dehors des dates et des noms des confrères et bâtonniers, peu d’éléments permettent de nous informer de leurs us et coutumes. Pour la période plus contemporaine, c’est-à-dire à partir de 1935, le registre nous donne plus de détails sur la célébration religieuse de Sainte-Anne et des commentaires plus personnels y sont associés. Bien que son registre ait été égaré de 1944 à 1949, la confrérie a toujours pu assurer la transmission de l’héritage qu’elle avait reçu des anciens.
La dévotion à Marie et à sa mère, sainte Anne, sera aussi marquée à Offlanges par la construction de deux oratoires. Le premier, érigé en 1576 par Michel Barbier, est dédié à la Vierge. Il a été transféré sur son lieu actuel au milieu du XIXe siècle, à la place d'une ancienne bâtisse frappée d'alignement. Le second, dédié à sainte Anne fut construit en 1727 sur la route de Brans. Il est la propriété de la famille Maître-Robert depuis 1855.
Deux autres confréries ont existé à Offlanges, mais n'ont plus cours aujourd'hui. La confrérie des Agonisants à qui le pape Clément VI accorda certaines indulgences dans une bulle pontificale du 17 juin 1715 et la confrérie du Saint-Sacrement, installée à Offlanges à partir de la fin du XVIIIe siècle.
Docuements à télécharger : Confréries d'Offlanges et Première institution de la confrérie.
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